VAGUALAME en VOYAGE

Guatemala-St Pierre et Miquelon Juin 1999 - Juillet 2000



Mouillage sur le rio Tatin

Le 14 juin 1999 nous arrivions au Guatemala ; Vagualame y restera pratiquement huit mois. Pendant les premiers mois de notre séjour nous partirons à plusieurs reprises à la découverte du pays, Vagualame tranquillement amarré dans un petit rio, le rio Tatin, gardé par un couple d'argentin Carlos et Claudia installés ici depuis trois ans.

Enfant Maya sur le
dos de sa maman

Tout d'abord nous rejoignons la petite ville de Livingston ; au petit matin, Carlos nous y emmène dans sa pirogue puis nous prenons une " lancha " rapide pour Puerto Barios, seul port commercial de la côte caraïbe du Guatemala dont l'activité principale est l'exportation de la banane vers les Etats-Unis ; deux grosses multinationales américaines se partagent le gâteau, un état dans l'état .

Nous prenons le premier bus pour la capitale, Guatemala-Ciudad, près de six heures de voyage pour parcourir 350 kilomètres. La ville a très mauvaise réputation, beaucoup de criminalité, de pollution et très peu de centres d'intérêts, nous prenons rapidement un autre bus pour Antigua, la capitale historique, située à une quarantaine de kilomètres de Guatemala-Ciudad à un peu plus de 1500 mètres d'altitude dominée par le volcan " Agua " ; les habitants l'appelle la ville du printemps permanent, jamais trop chaud, juste ce qu'il faut de fraîcheur en soirée, enfin un climat des plus agréable ; mais il n'y a pas que cela, cette ville est magnifique, beaucoup de charme, très espagnole bien sur, pleine de superbes maisons avec cour et patio intérieurs, de magnifiques places, des rues aux pavés mal ajustés, des églises, des couvents dont plusieurs en ruines, résultat des tremblements de terre successifs que cette ville à subit par le passé , raison pour laquelle la capitale à été déplacée. Nous y resterons trois jours mais la vie dans cette ville touristique est plutôt chère pour notre porte monnaie.

Direction Chichicastenango et Santa Cruz del Quiché avec les bus locaux, dépaysement garanti, les bus sont bondés, à trois voir quatre par banquette alors qu'il n'y a la place que pour deux personnes, le couloir central réduit au minimum, juste de quoi passer les jambes, le toit chargé de vélos, bouteilles de gaz, d'énormes balluchons de légumes et de fruits qui vont être vendus au marché enfin la vie de tous les jours qui défile au rythme des arrêts. Malgré ce moyen de transport des plus inconfortable, les indiens gardent leur calme, jamais un mouvement d'humeur, on entend à peine les bébés portés dans le dos de leur mère ; on sent un peuple soumis qui a souffert et une certaine fatalité dans leur réaction face à leur dure vie quotidienne. Après une nuit à Santa Cruz del Quiché nous rejoignons la petite ville de Nébaj en pleine montagne par une piste qui nous fait frémir, des virages en épingle à cheveux où notre bus est obligé de s'y reprendre à deux fois voir trois pour tourner, le précipice au ras de la piste et bien entendu des roues de notre bus ; nous comprenons pourquoi sont accrochées au dessus du chauffeur des images de la vierge et des petites phrases du genre " que dieu nous protège " .

Rencontre avec Gaspar à l'arrivée du bus qui se propose de nous guider pour nous faire découvrir ses montagnes, rencontre très instructive sur ce qui c'est passé dans sa région pendant les 36 années de guerre civile, toute sa famille à été tuée et lui à du fuir à l'âge de 17 ans et rejoindre la province du Chiapas au Mexique pour échapper aux militaires qui décimaient les " indijenos mayas" par villages entiers, histoire édifiante de massacres …

Nous y resterons trois jours, les hôtels sont des plus rustiques mais les prix vont de pair, 12 quetzals par personne et par jour soit environ 10 francs ; pour les repas, entre 8 et 12 quetzals, les menus ne sont pas très variés, du poulet ou des œufs accompagnés de haricots noirs et de galettes de maïs le matin, le midi et le soir ; c'est sûr ce n'est pas tout à fait ce que l'on peut appeler un voyage gastronomique.

Prochaine étape Todos Santos ; pour y parvenir il va nous falloir changer trois fois de mode de transport un bus puis le plateau d'une voiture particulière sur une piste défoncée pour nous éviter d'attendre 24 heures dans un village perdu l'arrivée du bus suivant et enfin un dernier bus qui mettra un peu plus de quatre heures pour les quarante derniers kilomètres. Parti a 6 h du matin nous atteignons le village de Todos Santos vers 16 h00, distance parcourue environ 120 kilomètres.

Todos Santos est situé à 2400 mètres d'altitude dans une superbe vallée, le climat est plutôt frais et les soirées carrément froides, peu d'hôtels, très peu de touristes, cela nous convient parfaitement, les contacts avec les gens en sont facilités.

Jour de marché à
Todos Santos

Les coutumes traditionnelles sont toujours bien ancrées et ici principalement au niveau vestimentaire, les hommes portent de superbes chemises tissées avec des cols brodés, un pantalon rouge à fines rayures jaunes et un chapeau en paille bien particulier, tous identiques, très fiers d'avoir su conserver leur mode de vie. Le samedi, jour du marché, les gens descendent de la montagne pour vendre leur production de fruits et légumes, beaucoup de monde, d'animation, de couleurs et d'odeurs ; on ne se lasse pas de déambuler à travers les échoppes et les marchands en tout genre des heures durant. Le soir venu l'atmosphère change quelque peu, les quelques bars et buvettes se remplissent, la rue principale se couvre petit à petit d'hommes ivres morts qui s'écroulent à même la rue et restent là jusqu'au petit matin, drôle de spectacle un peu affligeant, par contre aucune agressivité, aucun sentiment d'insécurité, les distractions sont plutôt limitées bien sûr alors la bière les aide à supporter leurs vies difficiles.

Le lundi matin nous reprenons un bus pour Huehuetenango, puis un autre pour Quetzaltenango ville de 150 000 habitants à près de 2400 mètres d'altitude ; une halte de deux jours, où l'on retrouve avec un certain plaisir un peu de confort comme une douche avec de l'eau chaude.

Direction Panajachel et le lac Atitlan, un lac entouré d'une chaîne de volcans, à quelques 1500 mètres d'altitude qui s'étend sur 150 km² ; la descente vers le lac est magnifique, une route très sinueuse, très pentue et au détour d'un virage la vision magnifique de cette étendue d'eau perdue au milieu des montagnes, magique ! ! Par contre le village de Panajachel n'est pas vraiment à la hauteur du site, ce devait être joli il y a quelques années mais actuellement ce n'est que boutiques à touristes et restaurants ; les Guatémaltèques l'on surnommé " gringotenango " cela veut tout dire (le gringo étant l'américain des Etats- Unis et par extension le blanc, le touriste). Nous fuyons ce village pour revenir sur la ville de Solola située sur les hauteurs du lac, plus authentique avec son marché toujours très animé et haut en couleurs, enfin la vie des indiens Mayas telle que nous aimons la découvrir.

Mais il nous faut rentrer maintenant car notre petite réserve de dollars s'épuise, et comme nos deux cartes bancaires se sont envolées en début de voyage, perdues dans un bus en partant d'Antigua, nous sommes un peu juste coté finance.

Nous retrouvons Vagualame avec un réel plaisir, un peu de tranquillité et de repos car il faut bien avouer que ce petit périple de deux semaines fut très enrichissant mais aussi très fatiguant.

Nous restons sur le rio jusqu'à la fin du mois d'août, date à laquelle Julien le grand frère de Maxime et son amie Edurne doivent nous rejoindre pour six semaines de vacances, les orages à cette époque sont incroyablement forts et quasi quotidien . Nous profitons de cette attente pour nous rendre sur le site archéologique Mayas de Quirigua situé près du lac Izabal, très peu de ruines mais de magnifiques stèles sculptées dont certaines font près de 10 mètres de haut ; nous sommes seuls à nous promener à travers ces vestiges dans un environnement magnifique de tranquillité et de sérénité.

Après une nouveau voyage dans les montagnes avec Julien et Edurne, desquelles nous rapporterons Zunil, petit chaton dont rêvait Maxime, nos trois premiers mois au Guatemala s'achèvent par la visite d'un des plus beaux sites Mayas, Tikal, situé à environ 300 kilomètres du rio Dulce, en pleine forêt équatoriale ; un endroit grandiose qui ne peu laisser personne indifférent. Tikal fut pendant plus de 2000 ans la ville la plus importante de la civilisation Maya et comptait pas loin de 10000 habitants ; pour des raisons inconnues, elle fut abandonnée au IXème siècle. Un site qui s'étend sur près de 176 km² dont 15% seulement sont découverts. Nous dormirons sur place dans un très bel hôtel, ce qui va permettre de nous rendre sur le site au lever du jour, moments incroyables quand la jungle se réveille avec les cris des singes hurleurs et la découverte au bout d'un sentier des temples et palais Mayas dont certains culminent à près de 60 mètres.
Nous nous promèneront ainsi une grande partie de la journée pour rentrer complètement fourbus à l'hôtel mais cette journée restera sûrement l'un des plus beaux moments de notre périple Guatémaltèque.
De retour sur le rio, nous préparons rapidement notre départ pour le Belize, car notre visa s'achève. On s'équipe d'un récepteur BLU plus performant que notre vieux Sony, d'un démodulateur et d'un logiciel pour recevoir les cartes de prévision météo sur l'ordinateur, car, en pleine période cyclonique, il faut rester vigilant !
(le souvenir de " Mitch " est très présent).

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