Le vent faiblit dans la nuit, et notre premier dauphin vient jouer avec le bateau au petit jour, juste le temps que je réveille Maxime pour l'apercevoir; il le signalera dans le journal de bord qu'il tient depuis le départ. Il y a même dessiné avec la petit alouette qui s'est reposée toute la journée sur le bateau, avant de s'envoler alors que nous nous approchons de la ria d'El Barquero; nous y passerons une nuit calme au mouillage, après avoir dégusté des tapas dans le petit bistrot du village, invités à boire l'apéro par un vieux pêcheur.  

Le lendemain nous gagnerons La Corogne au moteur car nous avons à nouveau le vent dans le nez, mais nous voulons vraiment quitter ce golfe de Gascogne! 

Le mercredi 9 Octobre nous appareillons, bien décidés à gagner Madère sans escale cette fois-ci; mais il en sera autrement car, après un beau départ, les voiles en ciseaux, le vent nous poussant vers le soleil, après le passage du Cap Finistère très mouvementé, comme il se doit, deux ris dans la grand voile, génois enroulé aux 2/3, Vagualame surfant sur les vagues à 8, 9 et même 10 noeuds (au point que l'on a eu la première avarie, les pales de l'éolienne ayant cogné sur le support),après quelques heures de moteur le vent ayant disparu, puis une belle journée par vent de travers, plus confortable, le baromètre se met à chuter rapidement et la météo de R.F.I.( la seule que nous captons désormais en langue française) est très pessimiste.  

Le samedi 12 nous mettons le cap sur Lisbonne, le port le plus proche distant de 120 milles, où nous arriverons à 6 heures du matin après 14 heures de navigation, à plus de 8 noeuds en permanence, avec 3 ris dans les voiles; crevés, nous cherchons où nous poser, les entrées des 3 marinas n'étant pas éclairées, nous choisissons celle qui nous semble la plus calme, nous allons nous mettre à couple d'un bateau français en essayant de ne pas réveiller ses occupants; raté, tout le monde sort, à notre grande joie car il s'agit de Soraya, que l'on croyait déjà loin; eux aussi ont eu leurs galères, notamment malades tous les quatre pendant toute la traversée (alors que pour nous cela n'a pas été trop dur); Maxime est heureux de retrouver ses copines mais ils partent le jour même; rendez-vous à Madère. 

Et nous voilà à Lisbonne : nous achetons le guide Michelin pour transformer notre déroute en détour touristique; durant 5 jours nous avons parcouru la ville en tramway, en bus et surtout à pied ! Maxime n'en pouvait plus!  

Nous avons beaucoup aimé, il y a plein de choses à voir, du château Sao Jorge qui domine la cité, à la tour de Belem sur le Tage, en passant par les vieux quartiers, le monastère des Jéronimos avec son très beau cloître sur deux étages, et son église où reposent Vasco de Gama et Camoens qui a raconté ses exploits, le musée des carrosses impressionnant, le monument des découvertes et bien entendu le superbe musée de la marine.  

Nous avons manqué le jardin botanique avec sa collection subtropicale réputée car nous nous sommes lamentablement perdus dans un dédale de rues sales, et nous n'avons jamais pu y entraîner Maxime à nouveau, lui ayant promit que l'on ne marcherai (presque) plus. 

Le vendredi 18 , Jean-Louis ayant enfin une carte météo, difficile à obtenir, nous quittons enfin Lisbonne, je dis enfin car les sous partent trop vite entre les frais de marina et de visites.

Oui, nous voilà enfin dans les îles; nous retrouvons plusieurs voiliers de voyage comme le notre, nous faisons des connaissances, il y a là des suédois, des norvégiens, des danois, des finlandais, des américains, des anglais, des français et... des suisses. Rencontre avec Iris, voilier marseillais, que nous retrouverons d'ailleurs à Madère; par contre, pas de trace de Caipirina ni de Soraya.  

Il fait beau, doux, l'eau est bonne sans être très chaude et nous nous baignons; nous sortons les vélos, et pendant deux jours, nous parcourons cette petite île montagneuse très aride et très belle; Vagualame est mouillé à l'abri d'une digue, au bord d'une superbe plage de sable blanc, de huit kilomètres de long, la plus belle plage du Portugal; les taxis jaunes, à bande bleue, s'alignent chaque jour sur le quai en attendant l'amarrage du bateau qui fait la liaison quotidienne avec Funchal, capitale de Madère; une petite carriole décorée, tirée par un petit cheval, arrive aussi pour avoir sa part de touristes; mais ce n'est pas la cote d'azur, et la plage est pratiquement déserte.

Vagualame


Vagualame en voyage